Le centurion Longin: Ayant contemplé la Résurrection du Christ

Nous ne savons presque rien du centurion qui était debout près de la Croix au moment de la mort de Jésus Christ. Outre le fait qu’il gardait le lieu du supplice du Christ, il fut le témoin de l’éclipse du soleil et du tremblement de terre au moment de Sa mort. Terrifié par ce qu’il vit, il s’écria : Vraiment, cet Homme était le Fils de Dieu (Mc 15, 39).

Parfois la tradition de l’Eglise le confond avec celui qui porta un coup de lance dans Son côté, et aussitôt il en coula du sang et de l’eau (Jn 19,34).

La tradition de l’Eglise a gardé tous les autres témoignages, dont le nom de Longin. Ces témoignages rapportent que c’est Longin qui fut chargé par les Juifs, avec ses camarades, de garder le tombeau du Seigneur. Dans la nuit de samedi à dimanche, ces soldats furent témoins de la Résurrection du Christ. Les Juifs proposèrent aux gardes de leur donner de l’argent pour qu’en échangent ils disent que le corps du Christ avait été dérobé par ses disciples, mais Longin et deux de ses subordonnés refusèrent de mentir. Ils furent renvoyés, après quoi ils reçurent le baptême et partirent confesser le Christ en Cappadoce, province de l’empire romain située en Asie Mineure et pays natal de Longin. Grâce à Longin et ses camarades, le christianisme fut répandu en Cappadoce, où trois siècles plus tard rayonnèrent de grands saints comme Basile le Grand et Grégoire le Théologien.

Les doyens juifs, ayant appris le succès de l’évangélisation de l’Asie Mineure par Longin, persuadèrent Pilate d’y envoyer des soldats. Lorsque les soldats arrivèrent dans le village de Longin, celui-ci vint à leur rencontre, les accueillit dans sa maison, leur offrit un repas et, apprenant le but de leur expédition, il révéla son identité et se livra entre leurs mains. Les soldats voulurent épargner leur ancien camarade mais celui-ci leur expliqua qu’il serait heureux de mourir pour le Christ. Après cela, Longin et ses camarades furent décapités.

On ne sait pas si ces témoignages sont entièrement véridiques, mais une chose est sûre : le moment clé, pour Longin, fut la confession de sa foi dans le Christ comme Fils de Dieu, sur le Golgotha.

Nous ignorons si ce centurion avait vu le Sauveur avant ce moment, s’il L’avait entendu parler, ou s’il avait vu les miracles qu’Il accomplissait. Nous ne savons même pas s’il avait entendu parler du Christ (bien qu’il soit difficile d’imaginer un habitant de Jérusalem qui n’ait pas entendu parler de Lui à ce moment-là). Mais même s’il L’avait vu et entendu auparavant, Longin commença à croire en Lui précisément au moment où l’âme du Sauveur quitta Son Corps.

La naissance de la foi est toujours un mystère. Il est peu probable que nous arrivions à comprendre ce qui poussa le centurion romain à croire dans le Christ. On pourrait l’expliquer par les terribles signes de la nature qui ont accompagné la mort de Jésus. On pourrait supposer que le centurion fut bouleversé jusqu’au fond de son âme par la prière du Sauveur pour ceux qui Le crucifiaient : Père ! Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23, 34). On pourrait faire d’autres suppositions mais ce ne seront que des hypothèses.

Derrière le bref récit de l’Evangile sur ces évènements, il y a un véritable miracle. Des dizaines, si ce n’est des centaines de Juifs, élevés dans la foi de Moïse et qui avaient entendu les prophéties sur le Christ, passèrent à côté de la Croix où Dieu était crucifié et se contentèrent de ricaner : Si Tu es le Fils de Dieu, descends de la croix (Mt 27, 40). Mais le centurion romain, un païen et, certainement, un homme assez fruste, posté pour surveiller le déroulement du supplice, crut en Jésus en Le voyant mourir. Et en devenant croyant, il devint témoin de Sa Résurrection.

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