La réponse du Christ à la question du notable sur la vie éternelle. 30e Dimanche après la Pentecôte.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.

S’adressant à un homme qui voulait atteindre la perfection, le Sauveur a dit : « Suis moi ». En ce temps là ces paroles étaient simples.

Elles signifiaient laisser tous les soucis : famille, travail, vocation, habitudes, pour suivre le Christ sur les routes de la Terre Sainte, en étant le témoin de Ses miracles, en s’imprégnant de Ses paroles, en se faisant Son disciple, jusqu’au bout et en attendant ce qui devait suivre et dont personne ne se doutait hormis le Fils de Dieu venu dans le monde afin de donner sa vie pour ce monde.

Pourtant, que signifient ces paroles lorsqu’elles nous sont adressées? Elles ne peuvent signifier de suivre physiquement, charnellement le Christ sur les chemins et les routes. Toutefois le Christ nous appelle à Le suivre, à entrer dans la vie éternelle. Lorsque les disciples de Jean Baptiste posèrent au Christ la question : « Où demeures-Tu ? », Il répondit : « Venez et vous verrez… ». Dans un sens terrestre, Il vivait dans une cabane non loin du Jourdain. Mais dans un autre sens, dans le sens qui a pour toujours conquis les disciples, Il demeurait, comme cela est dit de Dieu dans l’Ecriture Sainte, dans une lumière inaccessible, dans les profondeurs de la Divinité. Dans cette lumière qui illumine tout homme qui entre et chemine dans le monde.

Or, voici que le Seigneur nous appelle à Le suivre dans les profondeurs de la connaissance de Dieu, dans ces profondeurs d’éternité et de vie. Il nous a dit lui-même que la vie est éternelle afin de connaître Dieu et Son Fils Jésus Christ, afin de nous unir à Lui si intimement, si profondément que nous puissions dire : ma vie c’est le Christ. Son enseignement, Sa voie, Ses pensées et Ses sentiments, Sa volonté et Ses desseins sont les miens. Je les prends pour moi comme croix et comme résurrection, comme mort et comme vie, comme chemin.

Voila ce que signifie suivre le Christ aujourd’hui : s’imprégner de Sa parole divine qui nous montre le chemin de la vie ; et sur ce chemin, en tout, dans la mesure de nos forces - mais bien de toutes nos forces – être disciples du Christ. Pour cela comme il y a 2000 ans, il faut se libérer de tout ce qui fait de nous des esclaves, de tout ce qui nous lie et nous empêche d’entrer dans la vie éternelle. Chacun d’entre nous doit y réfléchir pour lui-même parce que chacun de nous a quelque chose qu’il préfère à Dieu, ne serait-ce qu’inconsciemment. Pour cela il faut faire un examen attentif de soi-même et se poser la question : voila, si aujourd’hui le Sauveur se tenait devant moi et me disait : « Laisse cela, c’est la seule chose qui te sépare de la vie éternelle » – que répondrais-je ? Laisserais-je cela ou Lui répondrais-je : « Je ne peux pas, Seigneur, pardon ! »?

Nous devons y réfléchir par ce que nous sommes tous appelés à suivre le Christ dans la gloire de la vie éternelle. C’est là notre vocation : ressusciter par l’esprit avant que le corps ne ressuscite au moment voulu ; entrer dans le mystère de la Divinité, connaître Dieu, comme dit l’apôtre Paul, de la même façon qu’Il nous connaît Lui-même, Le vénérer par toute notre vie, de tout notre esprit et en toute vérité. Amen.

Mgr Antoine (Bloom) de Souroge

30 janvier 1983.

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