Entretien avec l’archimandrite Elie (Ragot).

Entretien donné par le père Elie du monastère de la Transfiguration lors de sa participation à un congrès monastique 2015 à Ekaterinbourg.

Père Elie, quel a été votre chemin vers Dieu, vers l’Eglise, le monachisme ?

Je suis issu d’une famille catholique pratiquante et fervente. Quand j’avais à peu près l’âge de sept ans, la seule pratique religieuse ne me suffisait pas. Je croyais que si Dieu existe, ce dont j’étais certain, alors on peut certainement le connaître et toute mon interrogation d’enfant était : « comment peut-on connaître de Dieu ? ». Dans une mentalité catholique pour un enfant ça se traduit par : « comment faire pour devenir saint ? ». Et toujours dans cette mentalité, pour devenir saint il faut devenir prêtre, évêque et puis pape. Je vous le dis de manière caricaturale pour vous faire sentir un esprit. C’est comme ça qu’à l’âge de huit dix ans je voulais devenir prêtre. Je suis allé dans une école secondaire qui prépare les enfants ayant une pensée pour la vie monastique ou sacerdotale, où j’ai fait des études lamentables ce qui fait que j’étais toujours au bord du découragement parce que je croyais ne jamais pouvoir atteindre mon but de devenir prêtre, mais ce qui montre aussi qu’en Dieu les lois de la nature sont changées. Alors que j’étais mauvais élève j’avais la chance d’avoir des relations amicales et profondes avec les professeurs et avec eux j’avais toujours des conversations spirituelles ou théologiques. Il n’y avait que là que j’étais heureux et pouvais m’épanouir.

Alors que j’étais dans les études à trois ans de devenir prêtre à la suite d’intervention miraculeuse de Dieu j’ai été conduit dans un monastère. C’était une originalité car c’était un monastère catholique bien sur mais qui avait adopté le rite byzantin comme les uniates (comme les uniates mais sans être vraiment uniate). C’était un monastère très simple, très pauvre, de moines qui vivaient dans de petites cabanes en bois dans la forêt. Nous étions cinq autour d’une petite église. Notre père spirituel avait fondé ce monastère quatre ans avant mon arrivée. Ma première impression dans la liturgie byzantine – je ne l’appelle pas encore orthodoxe - était que les saints dont on parlait, même les saints anciens, étaient des saints vivants et présents maintenant. C’est une évidence pour des personnes issues d’un pays traditionnellement orthodoxe, c’est une évidence, mais dans le catholicisme nous n’avions pas l’habitude de cela. Et comme nous cherchions à nous inspirer des orthodoxes, nous faisions tous les ans un voyage dans un pays orthodoxe pour voir comment ils vivent. Nous sommes allés au mont Athos une première fois en Roumanie, une autre fois, nous étions allés voir les églises en Terre Sainte, et puis un jour mon supérieur, le père Placide m’a envoyé tout seul en Roumanie pendant un mois. Là, Dieu a dirigé mes pas vers les grands pères spirituels qui vivaient à ce moment là en Roumanie. C’est comme ça que j’ai connu le père Cléopas, le père Sofiane à Bucarest, le père Staniloae, grand théologien qui a traduit la philocalie. Leur conversation m’enthousiasmait je trouvais la réponse à mes questions d’enfant.

Je me souviens d’une liturgie dans un monastère en ville dans la capitale à Bucarest, lors de laquelle la grâce de Dieu m’a fait voir quelque chose que je ne connaissais pas. Avec mes yeux j’ai vu ce que vous voyez tous dans une liturgie normale mais cela avait une autre signification ; je voyais, je sentais non seulement la présence des saints mais aussi la présence de Dieu qui était comme une évidence. A ce moment là j’ai compris que l’orthodoxie n’était pas seulement la vérité mais qu’elle était aussi le milieu de vie. La vie c’est l’orthodoxie. Comme vous voyez c’était les réponses à mes questions, mon intuition enfantine.

En rentrant dans mon monastère j’ai raconté tout cela à mon père spirituel et à mes frères, et l’année suivante il a fait le même voyage, rencontré les mêmes personnes et il a été convaincu lui aussi. Mais vous connaissez la situation, c’était dans les années 74-75, la situation politique en Russie en Roumanie ne nous permettait pas de nous attacher à l’église russe. Nous le regrettions car ce sont les Russes qui ont amené l’orthodoxie en France. Mais le chemin de Dieu a conduit notre père spirituel au Mont Athos où il a rencontré l’higoumène du monastère Simonos Petra, le père Aimilianos, qui a ouvert les portes de son monastère pour nous permettre, si nous le voulions, d’y séjourner. En quelques mois nous avons décidé de devenir orthodoxes. Cela fait une quarantaine d’année de cela et nous avons gardé le même enthousiasme. L’orthodoxie nous semble une telle évidence que nous ne comprenons même pas comment nous avons pu vivre hors d’elle. Nous n’avons pas renié notre passé, notre culture, ni la vie que nous avions eue, nous ne sommes pas partis fâchés du catholicisme mais nous avons trouvé entre le catholicisme et l’orthodoxie la même différence qu’il y a entre une plante artificielle et une plante vivante. Je ne dis pas que le catholicisme soit artificiel mais d’un coté nous avons trouvé une coque, une enveloppe, et de l’autre la vie de cette enveloppe.

On dit que vous êtes disciple du starets Aimilianos. Est-ce vrai ? Qui est votre père spirituel ?

Il est mon père mais je ne sais pas si je suis son fils ! Je pourrais vous en parler des heures. Je vous raconterai deux aspects.

Sa présence liturgique. Quand il célébrait la liturgie, nous étions face à une théophanie. Il n’avait pas de gestes particuliers, pas de théâtre du tout, mais ses paroles, la manière dont il célébrait montraient qu’Il était présent.

J’ai eu une grosse difficulté avec lui : pas de langue commune. Or le dialogue est important dans la vie d’un père et fils spirituels. Le dialogue était très limité dans notre situation ; au mieux il faillait passer par un traducteur ce qui est difficile pour raconter le fond de son âme. Mais avec des hommes saints l’esprit saint dépasse toutes les difficultés. Une année, j’avais un gros problème personnel à régler. Il était impossible que je passe par un traducteur pour lui dire. J’ai passé deux ou trois semaines dans le monastère et priais Dieu en lui demandant comment lui faire comprendre, comment lui exprimer tout ça. Je n’ai pas trouvé de solution. Le jour de mon départ, je prenais le bateau pour revenir. Avant la liturgie, pendant l’office de l’Orthros, il m’a appelé avec un traducteur il ne m’a posé aucune question mais m’a seulement dit : « Quand tu seras en France, si un jour tu te retrouves avec un problème comme ça comme ça comme ça il faut que tu aies cette attitude là, que tu dises ça. » Il a répondu à mon problème que personne ne connaissait. Vous voyez que c’est mon père ! Vous le connaissez ?

Lors d’une réunion vous avez raconté l’histoire d’un frère qui répétait sans cesse : « je n’ai besoin que du Christ ! » en se tapant la tête sur les portes fermées de l’église. Comment ne vivre que du Christ ?

Ce n’est pas moi qui ai raconté cette histoire. Mais je comprends. Celui qui veut découvrir Dieu d’une manière ou d’une autre, il se fracasse la tête contre la porte de l’église. Il y en a un qui dit : « Moi je veux connaître Dieu, je veux le voir ! ». Il cherche, il cherche et un jour Dieu lui montre le chemin. Un autre dit : « Moi je veux lui donner ma vie mais que faire, comment, que Dieu fasse de moi ce qu’il veut ! » Et un jour Dieu lui montre sa propre personne. Un autre sait l’expérience de son péché. Il se dit : « Je suis pécheur mais je ne veux pas que mon péché me sépare de Dieu. » Il va prier constamment avec ou sans métanies seigneur pardonne moi et il fait aussi l’expérience de Dieu Voyez trois manières différentes de se fracasser la tête.

Le starets Aimilianos a dit que les Saints sont ceux qui luttaient contre Dieu et ont entendu de Sa part : « Tu M’as vaincu. » C’est une expression paradoxale. Peut-on la transposer sur la relation entre le père et ses fils spirituels ? Le starets Païssios, par exemple, était très zélé et a dépassé ses maîtres spirituels.

Le père spirituel s’adapte toujours. Il représente un miroir de Dieu : il réfléchit la lumière de Dieu de manière différente selon ce que ses enfants peuvent recevoir. Il respecte leur liberté et leur personnalité, de manière à ce que ce soit chaque personne qui découvre Dieu à sa manière. Il y a deux images dans l’évangile. On dit que ce sont les violents qui s’emparent du royaume de Dieu. Les violents ne sont pas forcément ceux qui pratiquent une très grande ascèse mais c’est ceux qui disent : « Je veux donner ma vie à dieu ». Il y a une image qui ressemble un peu dans cette attitude en face de Dieu et du père spirituel. C’est le combat de Jacob avec l’ange. Quand on se présente devant Dieu on a l’impression d’être devant un mur. Et il faut lutter contre dieu non pas pour lui dire de faire le contraire de Sa volonté mais pour L’attirer à soi.

Est-ce qu’on peut dire que les starets ne sont présents que dans l’orthodoxie ?

C’est une excellente question mais il est difficile d’y répondre. Si vous voulez le fond de mon cœur et ma petite expérience, il y a certainement des hommes spirituels en dehors de l’orthodoxie. Mais les vrais hommes de Dieu qui ont une expérience de la vie avec Dieu, il n’y a que dans l’orthodoxie qu’on les trouve. J’ai connu beaucoup d’hommes spirituels catholiques, qui ont une vie morale irréprochable, une charité extraordinaire, une connaissance très approfondie de la vie spirituelle. Mais simplement chez les pères spirituels orthodoxes il y a cette connaissance intime de la vie divine, de la vie avec Dieu et de Dieu. Ce n’est pas une question de perfection personnelle. C’est le charisme de l’Esprit Saint vivant dans l’Eglise. Les starets, si je puis les appeler comme ça, que j’ai connu en dehors de l’orthodoxie, ont été comme des prophètes, si vous voulez, ils sont comme à la porte du paradis. Mais pour eux le paradis, le royaume des cieux c’est une espérance alors que dans l’orthodoxie le royaume des cieux est une expérience, pas pour l’avenir, pas pour après la mort mais dès maintenant. Mais il y a certes beaucoup d’hommes admirables.

Comment dirigez-vous les sœurs, comment les instruisez-vous ?

Par des homélies et des rencontres avec les moniales. Pas par des enseignements mais seulement par des conversations.

Quelle est la différence entre l’âme d’un frère et d’une sœur, comment faut-il s’occuper des sœurs ?

Pour un homme c’est très difficile. La psychologie n’est pas du tout la même. Mais ce n’est pas seulement une question psychologique ; c’est une question de forme de l’âme et pour un homme aussi intelligent qu’il soit, une femme est toujours un mystère. Ce qui veut dire que dans un monastère femmes il faut qu’il y ait une higoumène qui dirige le monastère et un aumônier qui l’aide simplement. L’aumônier donne une impulsion, un enthousiasme, une directive au monastère féminin mais le plus tôt possible il faut qu’il y ait une moniale qui soit en parfaite communion avec le père spirituel et qui dirige elle-même la communauté.

Vous êtes venus à Ekaterinbourg pour participer à un congrès monastique et le thème de votre intervention est le suivant : « La vie monastique et la perte du zèle spirituel : recommandation des pères et expérience des ascètes contemporains. » Pourriez-vous s’il-vous plait nous donner des conseils sur le même sujet mais adressés aux laïcs ? En effet la perte du zèle spirituel est malheureusement un problème universel et dans le monde ce problème est aussi important que dans les monastères.

La perte du zèle spirituel tout chrétien peut la connaître. Pour les moines c’est une passion fondamentale, une difficulté très grave. Les fidèles aussi connaissent cela mais d’une autre manière. Vous savez bien que la foi, la vie avec Dieu,  - Dieu étant invisible, incompréhensible, on ne peut ni le toucher ni le voir – la foi en Dieu est difficile, on Le sent quelque fois mais le découragement peut venir. Et nous avons constamment des tentations qui nous font aller, chercher, parfois même douter presque de Dieu et de son activité et son intervention dans notre vie. Et quand on voit par exemple le mal qui nous entoure, la misère, les difficultés, les catastrophes, les persécutions, il est naturel de se poser la question mais si Dieu est bon comment peut il laisser faire ces choses. Nous élevons nos enfants le mieux possible et nous voyons qu’ils prennent des chemins dans lesquels nous n’aurions pas voulu les voir s’épanouir. Les fidèles connaissent des difficultés dans leur vie sentimentale, affective, des couples se séparent etc. Et avec toutes ces expériences-là, dans notre tête, dans notre cœur, on se demande mais qu’est ce qu’on a fait, où est Dieu et s’il existe vraiment. Et quand on a passé du temps à prier, quand on va à l’église, à la liturgie, on reçoit les sacrements, on a parfois l’impression que Dieu reste sourd à tout ça. Et là il y a un découragement qui peut naître de cela. On peut se dire à quoi ça sert d’aller à l’église, prier, jeûner… et comme ça petit à petit on abandonne la vie de la foi. Et c’est là que l’on perd le zèle spirituel. Mais que faire devant ça ? Les psychologues diront qu’il faut faire un effort et se battre quand même. Mais on n’a pas toujours la force de se battre, parfois on trouve que la tâche est trop lourde pour nous. Et nous savons qu’il faut essayer de patienter, de continuer à chercher Dieu. Mais le thème de mon intervention était justement de dire que ceci est peut être la manifestation de Dieu pour nous. Nous savons que Dieu n’est pas resté insensible à notre situation humaine. C’est comme ça que Dieu tout en restant Dieu est devenu aussi homme en la personne de Jésus de manière à vivre toute la douleur, la souffrance et la difficulté de notre vie. Et grâce à cela, le moyen je crois de sortir de la difficulté de la perte du zèle spirituel c’est de dire : « Ma vie est difficile, je connais des échecs mais je sais que Dieu m’aime donc je m’attache à lui et c’est lui qui va me sortir de mes difficultés. » Quand une personne est jetée dans l’océan un jour de tempête les vagues la submergent comme parfois les tentations peuvent nous submerger. Quelqu’un nous envoie une bouée et on s’y accroche de toutes nos forces parce qu’on sait que c’est notre seul secours ; Jésus, tout ce qu’il a vécu, sa croix et sa résurrection c’est notre bouée à laquelle on s’attache. Si l’on s’attache comme ça à la bouée de la croix, Dieu nous répond et cette épreuve là a purifié notre cœur ; au lieu d’être une catastrophe elle devient une purification et Dieu nous élève à un autre niveau d’existence. Alors on comprend à ce moment là que notre vrai royaume n’est pas le bonheur sur terre mais c’est une vie à venir dans le royaume des cieux que l’on peut déjà connaître aujourd’hui.

Donc une période de refroidissement de la foi c’est juste un temps pendant lequel nous devons faire des efforts et rester fidèles malgré les circonstances qui nous invitent à baisser les bras et nous replier…

Oui. Ça d’une part, et d’autre part écarter de nous ce qui nous fait tomber dans ce découragement. Par exemple nous sommes dans un monde matérialiste. Un excès ou une mauvaise utilisation de la télé, d’internet, de la musique,  - choses qui en soi ne sont pas forcément mauvaises -, peut provoquer en nous la perte du zèle spirituel. Il y a aussi dans le monde une activité du diable qui cherche à nous séparer de Dieu. Et il faut essayer de supprimer ces moyens négatifs. Et si on n’y arrive pas complètement ou constamment il faut garder la fidélité et, à force de repentir, de revenir et de regretter le mal petit à petit la grâce de Dieu va nous aider et Il va nous faire sortir de ce vide spirituel. La vie chrétienne c’est pas simplement une vie de la foi pensée. C’est un mode de vie, une manière de vivre. On est libre. Ça nous est jeté en pleine figure, c’est difficile d’y échapper mais nous savons que c’est mauvais, que ça nous sépare de l’intérieur de nous-même, et qu’il faut essayer de préserver comme on peut notre cœur. Vous connaissez le compositeur et pianiste Sibelius. Pendant la guerre il n’avait pas d’argent pour vivre et on lui a proposé de faire du secrétariat. Il a préféré vivre dans la misère et ne pas faire de secrétariat pour ne pas avoir à travailler à la machine à écrire et ne pas perdre la dextérité et la souplesse qu’il avait pour jouer du piano. Et nous sommes comme lui. 

En raison de la multiplication de l’injustice l’amour se refroidit chez beaucoup d’entre nous. C’est le plus grand problème de notre époque. Or dans l’Evangile le Christ répète souvent « ne craignez pas », « quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerre, ne vous laissez pas effrayer… (Mc 13,7) ».  Aujourd’hui nous entendons parler de guerres, de graves maladies frappent les hommes. Comment faire pour garder l’amour dans son âme et ne pas s’effrayer ?

Dieu n’est pas responsable de cela. C’est nous qui sommes responsables. Vous et moi nous n’avons pas fait la guerre et nous ne nous battons pas, nous ne sommes pas directement responsables des querelles politiques. Mais, par exemple, si moi j’ai une mauvaise pensée pour vous, de l’énervement, un désaccord, je crée une atmosphère d’opposition et petit à petit dans le monde ça crée une opposition qui amène des situations comme la guerre. Et nous en sommes prévenus depuis le début de la création que le monde allait petit à petit se dégrader. Cessons de nous lamenter. Dieu n’est pas insensible à cela et Il fait tout pour nous sortir de cette difficulté, de ce drame humain. Tout l’ancien testament nous a prévenu comment Dieu ferait pour nous guérir de cette maladie. Le nouveau testament nous a montré comment Il a réalisé ce qu’Il avait promis. Il est tellement peu insensible à notre malheur qu’Il envoie son fils pour supporter notre malheur et les vaincre en Lui. Tous les parents aiment leurs enfants et savent quelles bêtises ils peuvent faire. Ils les élèvent en leur donnant les guerres et les prévenant du danger et quand un enfant fait une bêtise les  parents ne sont pas responsables du mal qu’il s’est fait. Mais ils ne s’en déresponsabilisent pas non plus. Comme ils aiment leur enfant ils vont venir là où il est tombé par sa faute et ils vont supporter avec lui les conséquences de son acte. Ils le prennent, ils le sauvent et pour lui ça aura été un apprentissage. Si on met une chaîne à l’enfant comme à un chien afin qu’il ne tombe pas dans le ravin, c’est sur qu’il ira dès qu’on lui aura enlevée. Et bien Dieu ne nous met pas de chaîne, Il nous laisse libres, Il nous prévient. Mais quand on tombe Il vient nous chercher la où nous sommes. Et toutes nos expériences de guerre, ces drames très graves et très douloureux, c’est cela que ça exprime. Je vais vous donner un exemple dramatique. En 1917 beaucoup de russes sont morts martyrs, beaucoup se sont exilés. Ceux qui sont partis ne sont pas toujours les orthodoxes les plus fervents mais quand ils sont arrivés dans les autres pays ils ont retrouvé la vie de l’église et pour eux c’est devenu un salut. Et ils ont apporté la foi et l’église orthodoxe vivantes aux pays qui les ont accueillis. Si vous n’aviez pas eu la tragédie regrettable que vous avez connue, si vos parents ou grands parents n’avaient pas été exilés, je ne serais pas devenu orthodoxe. Dieu n’a pas causé ces malheurs mais Il utilise ces situations pour faire naître quelque chose de meilleur encore. Et de cette manière nous avons la preuve que ce qui est dit dans l’évangile est exact. Jésus est mort sur la croix comment penser qu’il soit ressuscité ? Mais après la mort est venue la résurrection. Et après ces drames Dieu nous a donné une nouvelle vie.

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